L’illusion – Maxime Chattam

Résumé : Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l’été. Ne reste alors qu’une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d’arriver, mais, déjà, quelque chose l’inquiète. Ce sentiment d’être épié, ces «visions» qui le hantent et cette disparition soudaine… Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu’à douter de sa raison… Bienvenue à Val Quarios, une «jolie petite station familiale» où la mort rôde avec la gourmandise d’une tempête d’été.

L'illusion image

Note personnelle : ★ ★ ★ ☆ ☆

Avis : Le livre grand format des éditions Albin Michel est un bijou… Couverture métallisée, titre et nom de l’auteur en relief, sapins brillants. Une merveille !

Concernant l’histoire, elle m’a fait penser aux romans de Serge Brussolo par moment, qui flotte à la limite du surnaturel, mélangée aux romans de Stephen King pour l’ambiance oppressante sans qu’on sache exactement quel est le danger. Une chose est sûre, même sans hémoglobine, sans violence, sans même savoir « qui ou quoi », nous avons un sentiment de peur.

Hugo, trentenaire sortant d’une rupture douloureuse, accepte un emploi de saisonnier dans une station de ski gigantesque, occupée par une douzaine de personnes seulement. La solitude dans un lieu si grand et si isolé : avouez que l’idée est effrayante… Et lorsque des faits étranges arrivent dans cette situation, l’angoisse est à son paroxysme.

Je dirais qu’avant les derniers chapitres, il ne se passe finalement pas grand chose. Un ancien prestidigitateur dont la légende raconte qu’il a passé un pacte avec le diable comme propriétaire de la station, des guirlandes d’os d’animaux accrochées dans une forêt, quelques visages effrayés taillés dans des arbres autour d’une propriété privée, des bruits venant d’un ascenseur, certes, pas de quoi avoir la peur de sa vie pour le lecteur… Mais quand tout cela associé aux cauchemars d’Hugo, à ce qui ressemble à des hallucinations et à la disparition d’une jeune femme, ces « petites » choses prennent une autre dimension. Il cherche à comprendre ce qu’il se passe dans cette station et nous lecteurs, nous cherchons aussi !

Les soupçons et les hypothèses, nous en avons durant toute la lecture. Lucien Strafa, ancien prestidigitateur ? Merlin l’homme d’entretien ? DePrigent le directeur ? JC le bûcheron au regard si franc ? Tous seront dans le viseur d’Hugo à tour de rôle. Il acceptera de donner du crédit aux plus étonnantes histoires. Ce n’est que dans les derniers chapitres que nous (et Hugo) aurons le fin mot de l’histoire. Il va vous falloir de la patience avant d’assister au feu d’artifice mais il vaut le coup ce bouquet final !

Anecdote : J’ai reçu ce magnifique roman en cadeau à Noël. Merci Père Noël ! 💙

Bonne lecture ! Signé C.

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Ma vie depuis que je suis blogueuse, deux ans plus tard. Le bilan.

Quelques mois après la création de mon blog, j’ai publié un article pour vous partager les changements qu’il avait engendré dans ma vie, vous pouvez le consulter en cliquant ici. Il y a eu du changement en deux ans ?

Le bilan

Je délaissais Facebook au profit de Twitter et d’Instagram.
Aujourd’hui, je délaisse tous les réseaux sociaux.

alex-knight-j4uuKnN43_M-unsplashJe n’ai aucune envie d’avoir un discours moralisateur, ni de diaboliser les réseaux, cependant, je ne peux parler de mon expérience de blogueuse sans en aborder ma vision… Un soir, j’ai remarqué que je passais énormément de temps sur Instagram. Le pire de tous ! Mon pouce faisait défiler les photos, je cliquais sur les cœurs sans même regarder ce que mes doigts likaient. Je faisais d’autres choses à côté, jetant des coups d’œil rapides à l’écran de mon téléphone. Purée ! Ces bêtises auraient pu me faire développer un strabisme divergeant… Mais croyez-vous que cela m’aurait arrêté ? Pas du tout. Reprenons notre sérieux : je l’avoue aujourd’hui avec une pointe de honte, j’étais addicte. Pas au réseau en lui-même, mais aux chiffres. Je surveillais l’évolution de ma courbe d’abonnements. Mon humeur suivait scrupuleusement les fluctuations de cette dernière. Un abonnement en moins, mon estomac se contractait, un abonnement en plus et je me sentais euphorique. Les scientifiques savent désormais expliquer ce phénomène en rapport avec la dopamine. Je vous conseille vivement de regarder le reportage « Envoyé spécial Smartphone : sommes-nous tous accros ? » … Je m’évertuais à dépasser les 1000 abonnés sur Instagram, lorsque constatant que je stagnais, j’ai décidé d’abandonner. Ce qui habituellement est un défaut chez moi, l’abandon face à la difficulté, m’a ici sorti d’un cercle vicieux.

J’avais adopté la liseuse Kindle.
Aujourd’hui, j’ai presque abandonné la liseuse Kindle.

alejandro-escamilla-BbQLHCpVUqA-unsplashIl est vrai que ce gadget est pratique. Incontestablement ! La fonction « note » qui permet de sauvegarder rapidement un passage du roman et de noter nos remarques facilite grandement l’écriture d’un article. Mais tout lecteur vous le dira, rien ne vaut le papier. L’odeur des livres, leur poids entre vos mains, la satisfaction d’en tourner les pages… Je garde ma liseuse comme un outil numérique qui permet surtout de lire les ebooks des auteurs indépendants. J’ai eu la chance de nouer des liens avec une romancière à la plume délicate et poétique, Sélène Derose, et c’est avec ma liseuse que je plonge dans son monde. En somme, cet objet ne m’est pas indispensable. Il reste la plupart du temps dans un tiroir. Et vous, dites-nous, utilisez-vous fréquemment une liseuse ?

J’abordais mes lectures différemment.
Aujourd’hui, je lis à nouveau avec plaisir.

thought-catalog-505eectW54k-unsplashL’évolution de nos articles est logique et normale. J’ai pu constater qu’au début j’avais un style très maladroit. La peur du spoil me forçait à écrire des chroniques vides de sens. Les personnages sont attachants, l’histoire est sympathique et bien écrite… Ce genre d’avis sans profondeur. J’ai ensuite fait pire encore. Une confession que je vous fais aujourd’hui… Je n’avais aucun plaisir à lire les livres, je survolais parfois certains d’entre eux pour gagner du temps et pouvoir publier un article rapidement. Peu m’importais le contenu, je m’occupais surtout du contenant, en passant plus de temps à créer mes images d’accroches et mes visuels pour les réseaux sociaux. Une vraie usine. La quantité était la seule chose qui importait. Toujours plus de chroniques à partager, pour être encore plus présente dans la blogosphère. Une surconsommation d’ouvrage auxquels je ne prêtais aucune attention, au point d’en avoir du mal à en faire un résumé. Quand j’ai abandonné Instagram, j’ai également relâché la pression à ce niveau. Aujourd’hui je sélectionne mieux les romans qui rejoignent ma pile à lire. Je prends le temps d’en lire chaque mot, de respecter le travail des auteurs et de vous restituer au mieux mon avis sur les livres qui passent entre mes mains. J’ai repris plaisir à lire et à écrire.

Je passais du temps à faire des photos de mes livres.
Aujourd’hui, je ne fais presque plus de photos de mes livres.

elora-allen-Wikeo8KZUhA-unsplashL’abandon d’Instagram a décidément changé énormément de choses à ce blog et à ma vie. Je me souviens d’un dimanche après-midi que j’ai passé à photographier des livres. Sous toutes leurs coutures, décalant l’objectif parfois de quelques millimètres seulement pour changer la luminosité de la photographie. Pour les professionnel c’est sûrement une très bonne chose, mais pour une lectrice c’est à la limite du malsain. Comme pour les chroniques, j’ai connu cette surconsommation. En regardant le soir la galerie photos de mon téléphone, j’ai constaté que j’en avais pris plus de trois cent… La soirée, loin d’être plus amusante que la journée, je l’ai passée à effacer les images qui n’étaient pas assez Instagramable. Tout se rejoint d’ailleurs, lorsque je vous parlais de livre dont je me fichais bien du contenu… Pourvu qu’ils aient une couverture assez jolie pour terminer dans mon feed. Aujourd’hui, si je trouve une scène jolie en passant devant, je m’arrête pour l’immortaliser. Terminé les scènes de vie créées de toutes pièces. Nous pouvons résumer ce passé de bookstagrameuse comme un moment d’hypocrisie dans ma vie. Vis-à-vis de vous, de ce blog et de moi-même. Je voyais ces comptes avec leur million d’abonnés, ces femmes qui semblaient avoir une vie parfaite, chez elles tout était beau, tout était hashtags quelque chose. Douter de moi et de mon bonheur, voilà le résultat de ces longues heures sur les réseaux. J’ai lu une multitude d’articles vous apprenant les ficelles du digital marketing. Avec ces conseils en tête, je passais un temps fou à tenter de ressembler à celles que j’appelle désormais avec une pointe d’amertume, je le confesse, les piliers de la perfections mensongères. Mon feed ne s’arrêtait pas à trois couleurs, mes lectures étaient trop variées, je n’arrivais pas à m’arrêter à un style de romans qui ferait de moi une experte du domaine. De déceptions en remises en question, je sombrais dans la tristesse. Avec du recul j’ai compris que je ne peux pas m’attribuer une image de marque comme me le conseillaient ces articles. M’arrêter à trois couleurs ne me correspond pas, je préfère un arc-en-ciel. M’arrêter à un style de livre, ne me convient pas, j’aime la SF, les thrillers, la fantasy, les romans jeunesses et je ne crache pas sur une romance de temps à autre. Si aujourd’hui je voulais me coller une étiquette, je choisirais celle de la diversité.

Je participais à des challenges et des tags.
Aujourd’hui, je participe toujours à des challenges et des tags.

toa-heftiba--Wor0Xz9sqQ-unsplashToujours ! Surtout le fameux « Pumpkin Autumn Challenge » qui a marqué le début de ce blog, il y a de ça deux ans. Je ne peux pas nier que les tags permettent de partager du contenu à intervalle régulier, pour ne pas que vous m’oubliez complètement. Quant aux challenges, ils me donnent la réjouissante impression de faire partie d’une communauté. Ils réveillent également mon côté compétitrice… Je fais malgré tout attention à ne pas retomber dans la lecture à outrance qui finissait par me dégoûter des livres. Certains « menus » ne me conviennent pas, il y a deux ans, je me serais forcée à survoler des livres qui correspondaient à la catégorie pour vous pondre un de ces avis aseptisé. Ceux qui me permettaient de ne rien dire qui pourrait être mal interprété. Aujourd’hui, je préfère modifier quelques peu les challenges pour garder le plaisir de tourner des pages, les modeler à mon image plutôt que l’inverse, pour vous proposer des chroniques qui me ressemblent vraiment.

En regardant le bilan, il est clair qu’Instagram est ce qui a rendu mon rapport au blog complètement toxique. Je me suis laissée avoir par ce monde magique d’images toutes plus belles que les précédentes. Croyez-moi, on ne m’y reprendra plus ! Je continue à regarder vos partages avec un grand plaisir, mais je ne me donne plus autant de mal pour vous arriver à la cheville, amis bookstagrameurs. Concernant mes chroniques, j’ai désormais mon propre style, j’essaye de vous partager des remarques que j’estime intéressante ou pertinente. Si un livre ne m’a pas convaincu, je ne me force plus à en parler. J’ai retrouvé un équilibre et un rapport sain avec mon blog.

Avez-vous un blog ? Qu’est-ce que cela a changé pour vous ? Trouvez-vous que votre rapport à votre blog est sain ? Estimez-vous passer beaucoup (trop) de temps sur les réseaux sociaux ? Dites-nous tout, comment vivez-vous votre vie de blogueur ? 💻📚☕

À bientôt amis lecteurs, bookstagrameurs, blogueurs et enquêteurs !
Signé C.
P.S. : toutes les images viennent du site Unsplash, excepté le montage créé sur Canva. 😉

Le concile de pierre – Film 2006 – Adapté du roman de 2002 de Jean-Christophe Grangé

J’ai appris avec plaisir qu’un film adapté du roman était sorti en 2006. Je vous souhaite un bon visionnage si vous vous laissez tenter par « Le concile de Pierre ». 😊


Synopsis : Laura Siprien se demande si elle n’est pas en train de perdre la raison.

Cauchemars et hallucinations la plongent depuis quelques semaines dans une angoisse incontrôlable. Qui est vraiment son fils Liu-San ? D’où vient-il ? Que signifie l’étrange marque apparue sur son torse ? Quelques jours avant son septième anniversaire, l’enfant est enlevé. Persuadée de savoir où il a été emmené, Laura se jette à corps perdu dans un périple aux confins de l’étrange et du fantastique.

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→ Lancement du streaming ! 

Nous avons tout d’abord une scène qui se passe nous l’imaginons pour ceux qui ont lu le roman, dans la fameuse base de recherches en Mongolie, où trois personnes essayent de s’échapper et sont tués. Nous pouvons apercevoir une personne avec un manteau blanc, probablement la mère de Diane Thiberge (il me semble qu’elle est décrite ainsi à la fin du roman, lors de la confrontation dans la base).

→ Dix minutes de film.

Surprise ! Diane ne se nomme plus Diane Thiberge mais Laura Siprien, incarnée par la magnifique Monica Bellucci. Cela dit, je préfère qu’ils ne gardent pas les noms et que l’histoire soit respecter, plutôt que l’inverse, comme dans cette horreur qu’ils osent dire être l’adaptation de la saga « L’épouvanteur » de Joseph Delaney qu’ils ont nommé « Le septième fils », bref… Nous avons donc la scène où Laura arrive dans l’orphelinat thaïlandais (nous entendons des enfants pleurer, cela m’a marqué, l’ambiance est particulièrement triste, mais Laura sourit ce qu’on lui pardonne puisqu’elle va enfin devenir maman) et rencontre Lucien. Enfin, là aussi c’est quelque peu différent, puisqu’il se nomme Liu-San au lieu de Lu-Sian. Je chipote, mais sachez que ce nom lui a été donné parce qu’il était écrit sur un médaillon qu’il avait avec lui lorsqu’ils l’ont trouvé, dans le roman, c’est parce qu’il répète ces deux syllabes, Diane alias Laura, confie même des enregistrements de Lucien prononçant ces mots, à des experts en langue pour découvrir son origine. Ils ont déjà pris quelques libertés… Lucien est un enfant de 6 ou 7 ans, peut-être moins, dans tous les cas, Laura a déjà vécu un moment avec lui, alors que dans le livre l’accident survient très peu de temps après son adoption.

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Rencontre entre Laura et Liu-San dans le film « Le Concile de Pierre » au sein de l’orphelinat thaïlandais.

P.S. : cette fresque est carrément creepy. 😱

→ Trente minutes de film.

Encore quelques libertés… Lucien a des marques qui apparaissent sur le corps spontanément un matin, alors que dans le livre c’est durant son coma et pendant une forte fièvre que les traces apparaissent. Il est soigné par un acupuncteur qui s’avère être l’un des personnages qui doit combattre lors du concile (mais sera assassiné bien avant ça, dans l’hôpital), c’est, si je me souviens bien, le renne. Le film ne ressemble pas à s’y méprendre à l’histoire du roman. Dans cette partie, nous rencontrons aussi Sybille Weber, la mère adoptive de Laura, jouée par Catherine Deneuve. Celle-ci, qui doit garder Lucien quelques jours, le touche à ma grande surprise. Normalement elle n’est pas en mesure de le faire. Un peu plus tard arrive le fameux accident. Dans le roman, c’est après une soirée chez sa mère (je ne me souviens pas si elle a été adoptée ou si c’est sa mère biologique, dans le film elle a été adoptée) qu’arrive l’accident, une partie du roman est consacrée justement aux doutes de Diane qui se demande si elle a bien attaché Lucien, elle consulte un hypnothérapeute pour s’en assurer, qui s’avère être l’un des combattants du concile… Dans le film, pas de poids-lourd d’un part, mais surtout pas de ceinture, puisque Liu-San s’est glissé dans la voiture et on le voit clairement surgir de la banquette arrière pour discuter avec Laura, l’accident est provoqué par un oiseau qui fonce sur eux, forçant Laura à faire un écart. Les hallucinations commencent à l’hôpital, je n’ai pas souvenir de ce fait dans le roman… Mais ce serpent, oh mon dieu ce serpent ! 🐍

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Sybille Weber, jouée par Catherine Deneuve, dans le film « Le concile de pierre ».

→ Une heure de film.

Le meurtre du médecin a bien eu lieu ! Ce n’est pas le sauveur du livre mais son médecin traitant. Un détail insignifiant n’est-ce pas ?

Juste après ce passage, nous avons un magnétophone qui s’active de lui-même dans la chambre de Liu-San, le fameux… Celui que Laura était censée amener (elle le fait également dans le film, un peu plus loin) à des spécialistes pour faire étudier les deux syllabes prononcées par Liu-San, syllabes qui se sont transformées en une sorte de litanie.

Alors que Laura s’est invitée chez Bruner, anciennement chargé de mission pour le ministère de la recherche, elle tombe premièrement sur son cadavre puis sur le meurtrier, un homme venu de Mongolie (on le voit d’ailleurs sortir de l’aéroport un peu plus tôt dans le film), qui s’effondre à ses pieds en essayant de la prévenir de quelque chose, qu’elle ne comprend pas puisque le monsieur parle visiblement dans sa langue natale. Les policiers qui enquêtent sur le premier meurtre, concluent que l’homme d’origine mongole est le coupable dans les deux affaires. Cette hypothèse est confirmée lorsque l’inspecteur principal se rend au chevet du meurtrier accompagné par une traductrice, et que l’homme lui avoue avoir tué non pas deux humains mais des animaux, il lui confie également qu’il faut protéger l’enfant. D’autre part nous avons Laura qui étudie une photo (volée chez Bruner) où posent ses défunts parents biologiques aux côtés des deux hommes assassinés. Elle apprendra par la même occasion que Bruner a participé à un programme non officiel du ministère de la défense russe, où il étudiait des phénomènes paranormaux et leur possible application militaire, il a été appelé sur le site de recherches suite a un incident nucléaire en Mongolie… Les habitants irradiés (les tsévènes dans le roman et dans le film) se sont repartis dans leur village et sont revenu soignés, les ouvriers restés sur place sont morts. Ses parents, son médecin traitant et Bruner étudiaient ces miraculeuses guérisons. Une dernière personne faisait partie de ces chercheurs : Sybille Weber, sa mère d’adoption.

Les scènes suivantes suggèrent que Sybille vient de tuer un homme. Un homme qui a approché de près ou de loin la fondation créée par le groupe de chercheurs, Inyt. Nous voyons en effet la chercheuse perturbée, enfiler des gants et quitter une maison. Nous voyons surtout juste après cela le visage d’un homme mort, puis un dépliant Inyt maculé de sang, la dernière scène montre l’entièreté de la scène avec le cadavre… Mais le détail le plus important est sonore : nous entendons lors de cette scène le grognement d’un ours. Pour ceux qui n’ont pas lu le livre ce n’est pas très explicite, peut-être qu’ils ne l’auront pas remarqué, mais ceux qui l’ont lu savent que le meurtrier est bien Sybille. 🐻

Une autre révélation, Liu-San parle tsévène sur l’enregistrement ! Il dit dans cette langue, approximativement « Maman vient me chercher », il parle ensuite d’une cérémonie, le concile de pierre. La dernière partie de son message indique une date, le 23 septembre.

Pour finir cette tranche de film, Sybille a enlevé Liu-San. Nous découvrons d’où il vient exactement grâce à son médaillon (ce qui n’arrive pas dans le roman). Puis, Laura lit un ouvrage qui mentionne grosso modo que parfois les sorciers tsévènes quittent leurs corps pour devenir des animaux. Passons aux 36 dernières minutes de ce film.

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Médaillon de Liu-San dans le film « Le concile de pierre ».

→ Film terminé.

Laura qui grâce à la carte et au médaillon croit désormais connaitre le lieu où Liu-San est détenu par Sybille, le lieu du concile de pierre, part illico vers cet endroit. Un guide l’accueil et lui explique la légende du concile de pierre, bien différente de celle du roman ainsi soit dit en passant… Le veilleur (Liu-San) est un élu, il en existe uniquement un par siècle, les mauvais sorciers tentent de tuer le veilleur (âgé en général de 7 ans puisque c’est à cet âge qu’apparaît la marque) pour s’accaparer le pouvoir et garder sa forme animal. Laura apprenant cette terrible nouvelle se rend sur le site de recherches, où elle fait une très mauvaise rencontre ! Son ex petit-ami tente de tuer l’employé de l’ambassade (de Russie je crois), mais elle l’arrête, sauvant ainsi son allié, qui va bien lui servir d’ailleurs puisque peu de temps après cette bagarre Sybille métamorphosée en ours retrouve Laura et Liu-San. Heureusement Laura est munie d’une arme à feu et elle n’hésite pas à tirer sur son ours d’adoption ! Sybille reprend forme humaine avant d’être achevée par l’employé de l’ambassade. Fin. Quoi qu’il reste quelques scènes sans grande importance excepté peut-être la scène où Liu-San dit qu’il est capable de voir l’avenir.

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Laura Siprien (Monica Belluci) et Liu-San (Nicolas Thau) dans le film « Le concile de pierre ».


Parlons un peu du roman : ci-dessous la couverture du livre, ainsi que son résumé. Vous trouverez également mon avis sur le roman en consultant cet article.

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Résumé : Un enfant venu du bout du monde dont le passé resurgit peu à peu. Des tueurs implacables lancés à sa poursuite. Une femme prête à tout pour le sauver. Même au prix le plus fort. Un voyage hallucinant jusqu’au cœur de la taïga mongole. Là où règne la loi du Concile de Pierre : celle du combat originel, quand l’homme, l’animal et l’esprit ne font qu’un. Tous prêts à l’apocalypse.

Pour conclure, Monica Belluci fait une magnifique Laura Siprien (ou Diane Thiberge). Quelques détails changent, rien que dans l’apparence même de ce personnage (Diane a des piercings, notamment un au nez qu’elle a peur de se faire arracher durant une bagarre d’ailleurs), cela la rend bien moins « badass ». Son côté sombre et traumatisée n’est pas du tout présent dans le film. L’excision a disparu, c’est sûrement pour cette raison que son caractère est édulcoré. Passons maintenant à ce que je regrette le plus dans le film : il ne se penche pas sur la partie métamorphose en animaux. Le roman survolait déjà cette partie ce qui m’avait attristée. J’espérais que cette adaptation nous en montrerait plus ou creuserait un peu ce sujet. C’est tout de même la finalité ce concile ! De plus, un autre fait m’embête vraiment, c’est qu’ils doivent assassiner un veilleur pour obtenir le pouvoir, mais les veilleurs sont âgés de 7 ans. Un ours contre un enfant, vraiment ? En somme, comme vous l’avez deviné, mon avis est mitigé. 🤔

Bon visionnage et restez chez vous ! Signé C. 😉

Exercice d’écriture – Thème Noël

Je vous propose un atelier écriture. Bien que je sois principalement une lectrice, j’aime également écrire et souhaite vous faire partager cette seconde passion. 🖋️

L’exercice est simple. Il suffit prendre six mots (vous pouvez utiliser un générateur de mots sur internet comme celui-ci ou demander à quelqu’un de vous les donner) et les inclure dans une histoire autour du thème de Noël. 🎅

Thème : Noël
Nombre de caractères : Minimum 10000 – Maximum 20000 (15481 au total)
Mes mots imposés sont : vieux – animal – genou – robe – graisse – moustache (tous les mots sont inclus)

Il était six heures du matin, un vingt-quatre décembre, lorsque l’alarme se déclencha. Un grognement s’éleva de sous la couverture. Une main en sortit et donna un coup sec sur le réveil. Celui-ci, non content d’avoir réveillé le dormeur, eu l’audace de tomber au sol, d’où il continua d’émettre des sons stridents. Après un second grognement, Bruno se leva et éteignit l’objet infernal. C’est d’une humeur massacrante qu’il entreprit de se préparer une tasse de café. Le vacarme de la cafetière ressemblait à un doux ronronnement à ses oreilles après l’insupportable sonnerie du réveil. La tasse fumante à la main, il traîna des pieds jusqu’à la salle de bain. Bruno inspecta son visage dans le miroir. La lumière crue creusait ses traits déjà tirés par une mauvaise nuit. Il haussa les épaules en soupirant. Son père lui disait souvent que l’insomnie était la triste compagne des gens seuls, savait-il seulement à quel point il avait raison, se demanda-t-il en se glissant sous la douche.

Le parking était vide excepté quelques voitures garées dans la zone réservée aux employés du centre commercial, à l’arrière du bâtiment, à côté des conteneurs pleins à craquer ce matin-là. Bruno poussa la porte qui s’ouvrit en grinçant. Il se dirigea vers les vestiaires. Un homme grand et maigre était en train d’enfiler une veste aux couleurs de l’entreprise. Bruno le salua d’un signe de main.
– C’est vous le Père Noël ? demanda-t-il en boutonnant sa veste.
– Pour une semaine oui.
Il tourna le dos à l’employé pour lui signifier qu’il ne souhaitait pas poursuivre cette conversation trop matinale à son goût. Mais le jeune homme était d’humeur jouasse et ignorant le message implicite s’approcha de lui.
– J’étais en repos ces derniers jours, expliqua-t-il tout en s’asseyant sur le banc, j’avais peur que vous ayez terminé votre mission avant que j’aie eu le temps de prendre une photo avec vous.
Bruno haussa un sourcil et dévisagea le jeune homme.
– Tu n’es pas un peu vieux pour faire une photo avec le Père Noël ?
– Bien sûr que non ! répondit-il. Mais je le suis sûrement pour m’asseoir sur vos genoux, ajouta le jeune homme avant de s’esclaffer.
Il hésita quelques secondes puis se tourna à nouveau vers l’homme qui bouclait la ceinture de son déguisement.
– Sérieusement m’sieur, on peut faire une photo avant l’ouverture ?
Comprenant que le jeune homme ne lâcherait l’affaire pas avant d’obtenir gain de cause, Bruno accepta. Ils se rendirent ensemble au stand, allumèrent automates et lumières, puis prirent la précieuse photographie.
– Merci m’sieur, elle est pour ma mère. Je n’avais pas de vrai cadeau pour ce soir, faut dire qu’ils ne payent pas très bien ici… se justifia-t-il en se grattant l’arrière de la tête d’un air penaud. Je lui ai pris une boite de chocolat aussi ! Vous croyez qu’elle sera contente ?
Il se dandinait d’un pied sur l’autre, devant le fauteuil d’où Bruno le regardait déconcerté. Il prit soudainement son rôle à cœur.
– Il n’y a pas de doute, elle va adorer tes cadeaux, lui répondit-il de sa voix la plus rassurante puis souriant il ajouta, joyeux réveillon jeune homme !
– Merci, joyeux réveillon aussi m’sieur ! s’exclama l’employé visiblement soulagé, qui s’éloignait déjà en agitant joyeusement sa photographie.

Bruno trouvait le fauteuil particulièrement inconfortable. Voilà sept années qu’il jouait le rôle du Père Noël dans les centres commerciaux et c’était la première fois que cet emploi lui paraissait aussi difficile. Outre ce manque de confort, les courants d’air glacés et les insupportables chants de Noël lui donnaient la migraine. Il eut à peine le temps de trouver une position acceptable qu’une petite fille en robe rouge grimpa sur ses genoux. Il lui sourit et lui demanda si elle avait bien été sage. L’enfant se tordit les doigts, lança un regard à sa mère, qui lui fit un oui de la tête. Ses petites joues se colorèrent de rose, elle répondit timidement qu’elle avait en effet été sage.
– Qu’as-tu commandé ma grande ? demanda Bruno,
Rougissant de plus belle, elle prit une grande inspiration et répondit avec une solennité qui contrastait avec son jeune âge.
– Je voudrais avoir un chien, mais maman dit qu’on ne peut pas avoir un animal, alors j’aimerais bien avoir un chien en peluche et aussi je voudrais bien avoir…
– Doucement doucement, Bruno tapota sur son épaule pour la calmer, tu as dit un chien en peluche, c’est ça ?
– Oui Père Noël, je voudrais aussi…
Bien qu’il appréciait les enfants et ne souhaitait en aucun cas les décevoir, la politique de l’agence était stricte, il devait atteindre un certain nombre de photographies dans la journée pour ne pas voir son salaire amputé, par conséquent il décida d’écourter l’énumération de la liste.
– Un chien en peluche, c’est noté ! Maintenant regarde le lutin et sourit.

Le flash jaillit de l’appareil. La mère, enchantée, vint reprendre sa fille. Bruno inspecta d’un rapide coup d’œil les alentours et constata avec soulagement que plus personne n’attendait devant son stand. Vérifiant l’heure sur sa montre, il décida de s’octroyer une pause méritée. Il posa un écriteau sur le siège et sortit à l’arrière du magasin où quelques employés frissonnants étaient en train de boire du café dans des gobelets en plastique. Il s’adossa contre un mur, près des poubelles, tira sur sa fausse barbe jusqu’à la placer sous son menton et glissa une cigarette entre ses lèvres. Il regarda le groupe s’en aller. Un peu de silence ne me fera pas de mal, songea-t-il, en se massant les tempes. Le destin en avait décidé autrement. De petits pas rapides se firent entendre dans la cour. La fillette à la robe rouge se pressait vers lui. Il tressauta et essaya maladroitement de replacer sa fausse barbe.
– C’est bon, dit-elle, je sais que tu n’es pas le vrai Père Noël.
Bruno jeta sa cigarette et l’écrasa sous sa botte.
– Tu as raison, je ne suis pas le vrai, mais c’est un secret, tu dois le garder, c’est d’accord ? lui demanda l’homme déguisé en se baissant pour être à sa hauteur.
La petite accepta d’un signe de tête et lui tendit une enveloppe.
– C’est pour que tu la donnes au vrai Père Noël, ajouta-t-elle en rougissant ce qui semblait être l’une de ses habitudes.
Il prit l’enveloppe et la mit dans la poche de sa veste. L’instant d’après la porte s’ouvrit avec fracas et une femme paniquée fit irruption dans la cour.
– Rose ! Tu es là ! Tu m’as fait peur ! s’exclama-t-elle, entre colère et soulagement.
Elle courut jusqu’à la petite et la tira par le bras, en direction de la porte, sans même jeter un regard à l’homme habillé en Père Noël, qui se relevait avec difficulté.
– Je donnais une lettre au monsieur pour qu’il la passe au Père Noël, s’excusa l’enfant.
– Ne t’éloigne jamais de moi dans les magasins, c’est dangereux Rose.
Bruno fit un clin d’œil à la petite fille qui lui répondit par un sourire complice en suivant sa mère. Il allait également rentrer lorsqu’un faible bruit se fit entendre. Il s’immobilisa et écouta. Ce qui ressemblait à un miaulement s’éleva d’un endroit qu’il estimait être situé près des poubelles. Intrigué, il fit demi-tour. J’espère que dans ce centre commercial de malheur les rats ne savent pas miauler, ronchonna-t-il en inspectant le contenu de la benne la plus proche. Un troisième miaulement s’éleva plus loin, s’approchant du dernier conteneur il vit le chat sortir de sous l’énorme boite et venir à sa rencontre. Maculé de saleté que la tempête de neige avait moins réussit à laver qu’à mouiller, la pauvre bête, qu’il devinait avoir été d’un roux flamboyant, tremblait de froid. Il approcha la main doucement. Sans la moindre hésitation, le chat y frotta sa tête.
– Tu es dans un bien sale état toi, lui dit Bruno en le prenant dans ses bras.
Pour toute réponse, le chat se mit à ronronner.
– Je vais t’amener au chaud, susurra-t-il au félin en entrant dans le bâtiment.

Le chat dormait paisiblement, roulé en boule dans le traîneau décoratif du stand, malgré le vacarme ambiant. Bruno l’avait enveloppé dans son pull qu’il était retourné chercher dans les vestiaires. Il avait songé à y laisser son nouvel ami mais à peine eut-il fermé la porte que des miaulements inquiets avaient retenti. Il avait finalement cédé au chantage du chat et l’avait emmené avec lui. Les heures défilaient et les enfants se succédaient sur les genoux du Père Noël, parfois souriants, parfois larmoyants. Certains tentaient même d’arracher la fausse barbe qu’il portait, ce qui dans d’autres circonstances ne l’aurait pas dérangé, car il supportait difficilement le contact avec les poils synthétiques. La moustache était plus incommodante encore, elle lui chatouillait le nez le faisant régulièrement éternuer. En professionnel de l’animation, comme il aimait le dire, il restait souriant et gardait du mieux possible son ton enjoué de Père Noël.

Les clients se firent de plus en plus rares au stand. L’heure avançait et tous souhaitaient rentrer chez eux pour commencer les préparatifs du réveillon. Un homme s’approcha de lui à grandes enjambées.
– Comment se passe la journée ? Beaucoup de photos ? demanda l’homme dont l’impolitesse énerva instantanément Bruno.
– Bonjour Monsieur le directeur, répondit-il les mâchoires serrées en tendant la main.
Devant l’immobilité de l’homme en costume, il finit par abdiquer et laissa retomber sa main.
– Oui il y a eu beaucoup de visite sur le stand aujourd’hui.
Le félin roux qui n’avait jusqu’ici pas bougé d’un poil, se mit à miauler doucement.
– Qu’est-ce que c’est que ça ? s’agaça le directeur en regardant par-dessus l’épaule du Père Noël qui tentait tant bien que mal de dissimuler l’intrus. Vous n’avez tout de même pas osé ramener une saloperie de chat sur le stand ! Mais, regardez-moi ça, il est tout pouilleux !
L’homme s’avança vers le traîneau, le chat feula le faisant immédiatement reculer. Revenu à une distance suffisante pour se sentir en relative sécurité il s’adressa à Bruno.
– Il est dangereux cet animal ! Il pue en plus, c’est une infection ! Vous êtes complètement inconscient ma parole ! Ramener une bête sauvage ici, on aura tout vu, s’égosilla-t-il. Et vous avez pensé aux allergies ? Et s’il avait des maladies ? S’il avait blessé un gosse ?! L’agence va m’entendre, je vous le garantis !
Agitant rageusement son index devant le nez de Bruno, il finit par sortir son téléphone portable et composa un numéro. Le Père Noël lança un regard consterné au chat, en lui chuchotant qu’il avait choisi le mauvais moment pour se manifester. Le directeur quant à lui, faisait les cents pas, l’oreille collée à son mobile.
– Oui, un chat, vous avez bien entendu ! Comment ça vous ne pouvez pas rembourser ? Vous vous rendez compte ? Un chat sale, sauvage et agressif, dans nos locaux.
Le visage du directeur avait viré au cramoisi, une veine palpitait sur sa tempe. Il s’époumonait dans le microphone de l’appareil. Bruno eut pitié de la personne à l’autre bout du fil. Certainement Alice, songea-t-il, la réceptionniste. Une jeune fille souriante et gentille, qui ne méritait aucunement qu’on s’acharne sur elle de la sorte.
– Monsieur le directeur, l’appela Bruno en lui tapant doucement sur l’épaule, Monsieur le directeur, insista-t-il. Je vais amener ce chat dans les vestiaires, rassurez-vous.
– Ne croyez pas que vous allez vous en sortir si facilement, vociféra-t-il avant de raccrocher. Bien entendu que vous allez le virer d’ici ! Et immédiatement !
Il tourna les talons et partit en rouspétant, il prit tout de même le temps de proférer une dernière menace.
– Si l’agence refuse de me dédommager, le manque à gagner sera prélevé sur votre salaire. Vous aussi, ne croyez pas vous en sortir si facilement.
Bruno récupéra le chat tout ébouriffé dans le traîneau.
– Bravo, grâce à toi, aucun de nous deux n’aura de crevette pour le réveillon, lui dit-il en lui caressant la tête.
Le chat se blottit contre l’homme et se laissa porter jusqu’aux vestiaires où il fut délicatement déposé sur un banc.
– Je reviens dans… Bruno regarda sa montre avant de continuer, une petite demi-heure. Reste sage, je passerais t’acheter des croquettes avant qu’on fiche le camp d’ici.
Il referma la porte en priant pour que le temps passe vite. L’idée de laisser l’animal seul lui tordait l’estomac. Heureusement, quand il revint, le félin patientait toujours au même endroit.

Bruno déposa le chat sur le siège passager et démarra la voiture.
– Il va falloir te trouver un nom maintenant. Qu’est-ce que tu dis de Santa ? questionna-t-il en lui lançant un regard. Non, ça ne te va pas. Peut-être que Claus te convient mieux.
À son grand étonnement le chat répondit par un miaulement.
– Bien, c’est officiel, tu t’appelles Claus. Grâce à notre rencontre aucun de nous deux ne passera le réveillon seul.
Bruno se mit à siffloter gaiement, malgré la circulation ralentie par la neige qui tombait encore en abondance. Rien ne pourrait entacher sa bonne humeur désormais.
– Finalement, j’ai acheté des crevettes. Tu as de la chance mon petit Claus ! Elles étaient en promotion, puis je te trouve maigrichon. Il te faut un peu de graisse si tu veux passer l’hiver mon petit.
Le chat était attentif aux paroles de son nouveau maître. Il le regardait conduire, poussant régulièrement des miaulements pour lui montrer sa reconnaissance. Bruno se gara dans une rue non loin de son appartement. Il sortit le chat de la voiture en s’assurant qu’il soit bien emmailloté dans le pull qu’il lui avait cédé. Il marchait doucement en veillant à ne pas glisser sur les plaques de verglas. En passant près d’un réverbère, il remarqua une affiche signalant la disparition, depuis plusieurs jours, d’un chat roux nommé Drufus. Pris d’un doute Bruno étudia à tour de rôle le chat qu’il tenait dans ses bras et celui de l’affiche. C’est à contrecœur qu’il arracha le numéro de téléphone de la propriétaire et le glissa dans la poche de son manteau.

De retour dans son appartement, Bruno déposa le chat et lui servit un bol de croquettes. Il rangea ses maigres courses et se résigna à sortir son téléphone. Il regarda l’animal qui mangeait goulûment puis pianota le numéro noté sur le morceau de papier froissé. Il écouta les sonneries, espérant honteusement que personne ne décroche.
– Allô ! Allô ! C’est qui à l’appareil ? questionna la voix d’une dame âgée.
– Bonsoir Madame, je crois que j’ai retrouvé votre chat Drufus, déclara-t-il en observant le petit chat qui se léchait les babines rassasié.
– Mais allons bon, que racontez-vous ?
– J’ai dit que j’ai retrouvé votre chat madame, il est…
– Il est sur le fauteuil, mon Drufus. Peu importe quel chat vous avez trouvé ce n’est certainement pas le mien, ajouta-t-elle avec fermeté.
– Je vois, je suis navré de vous avoir dérangée.
– Mais non, ce n’est rien. Bon réveillon monsieur.
Il raccrocha avec soulagement. Claus, vient se frotter à ses jambes. Il prit le chat dans ses bras et le caressa avec tendresse.
– Puisque tu es bien Claus et pas Drufus, je propose que l’on commence à fêter le réveillon ! Tu devrais faire ta toilette pendant que je nous prépare des crevettes. Le directeur avait raison sur un point, tu ne sens pas très bon, plaisanta-t-il en se levant pour cuisiner.
Le chat sauta sur le canapé et entreprit le nettoyage de son pelage. C’est d’ailleurs ensemble sur ce même canapé, à manger des crevettes décortiquées que les deux nouveaux amis passèrent leur réveillon de Noël et les suivants.

Bonne lecture.
©SignéC