Résumé : Condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l’ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu’il est reconnu innocent et libéré, ce n’est plus le même homme. Il n’a désormais plus qu’une seule idée en tête : se venger de cette société qu’il hait par-dessus tout.
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★
Avis : J’ai découvert Claire Favan grâce au Baby Challenge Thriller de Livraddict 2018, avec son roman « Le tueur intime ». Nous suivions la métamorphose de Will Edwards en un psychopathe tueur de femmes, puis sa vie en tant que tel. Là aussi nous voyons la naissance d’un psychopathe, assoiffé de vengeance, rendu violent et manipulateur suite à une erreur judiciaire qui l’enverra cinq ans en prison où il sera torturé par ses codétenus.
Dans ce roman, Claire Favan fait un petit clin d’œil à un autre auteur français, Olivier Norek, en choisissant son nom pour nommer le personnage du coéquipier de Nick Lebel dans la série « Sans pitié ni territoire », série préférée de Suzy Keaton, celle qui deviendra la petite amie de notre cher Max Ender. On retrouve aussi le personnage principal de la saga écrite par Olivier Norek dans les romans « Code 93 », « Territoires » et « Surtensions » : Victor Coste, page 333, pour nommer un des campeurs. Claire Favan cite également Olivier Norek dans ses remerciements à la fin du roman pour ses conseils d’écriture. Ce qui ne me surprend finalement pas, parce que lorsque je me souviens avoir mentionné que j’aimais le fait qu’il nous donne la version des criminels afin de leur rendre un peu d’humanité contrairement aux autres thrillers qui se passent essentiellement dans la peau d’un enquêteur. On avait cette « double vision » des deux camps. Claire Favan dans ce roman et le roman « Le tueur intime » montre la naissance d’un psychopathe, comment la vie l’a rendu ainsi. Karine Giébel effectue la même prouesse qu’Olivier Norek dans « Purgatoire des innocents » en montrant l’affrontement de deux camps. C’est une belle génération d’auteurs français qui explore une facette du crime qui est fascinante, effrayante et qui provoque des contradictions dans ce que peut ressentir le lecteur.
Le roman est scindé en deux, une partie sur la naissance du psychopathe Max Ender et de ses anges qui sont au nombre de trois, puis une partie plus focalisée sur l’un d’entre eux, Cameron. Ce roman est bouleversant. D’autant plus que je ne trouve pas ça totalement surréaliste. La psychologie humaine est tellement complexe qu’il n’est pas impossible de devenir un tueur suite à un traumatisme comme des années de violence en prison. Si la personne est « intelligente » (je devrais plutôt dire manipulatrice et calculatrice car tous les gens intelligents ne sont pas forcément manipulateurs, ni calculateurs), elle en deviendra redoutable, voire intouchable. La manipulation et le formatage de jeunes esprits sont aussi plausibles.
Vous êtes-vous demandé comment vous réagiriez dans cette situation ? S’il était possible de vous rendre obéissant au point de faire de vous des tueurs en série ? Bien entendu je me suis posée la question et me suis insurgée, plutôt mourir que d’obéir, n’est-ce pas ? Mais qui peut dire que sa réaction sera la même quand il sera confronté à la faim, la violence, la peur et aux manipulations d’un esprit malade ? Malgré mon envie de clamer que dire que je suis capable de résister à tout ça, je ne peux pas le confirmer (et je ne le souhaite pas, avis aux psychopathes, je ne suis pas une cible intéressante, merci). Je vous laisse en vous conseillant vivement les romans de Claire Favan. ❤
Anecdote : Roman lu dans le cadre du Baby Challenge Thriller de Livraddict 2019. Et par pur plaisir aussi ! 😊👍
Bonne lecture ! Signé C.