[GATACA] – Franck Thilliez

Résumé : Quel lien entre onze psychopathes gauchers et l’homme de Cro-Magnon ? Alors que Lucie Henebelle peine à se remettre de ses traumatismes, l’ex-commissaire Sharko se voit relégué à des enquêtes de seconde zone. Telle la découverte du corps de cette jeune scientifique, battue à mort par un grand singe. À nouveau réunis pour le pire, les deux flics plongent aux origines de la violence, là où le génome humain détermine son avenir : l’extinction. Bienvenue à GATACA…

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Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★

Avis : Ne l’ouvrez surtout pas si vous n’avez pas le temps de le terminer ! Vous allez vivre une véritable torture en attendant le moment où enfin vous pourrez connaître la suite. Il mérite amplement les cinq étoiles que je lui ai attribuées. Tout commence en France par la découverte du cadavre d’une étudiante dans la cage d’un singe, plus précisément une guenon, un chimpanzé de l’Afrique de l’Ouest, et tout se termine en Amazonie. En passant par les Alpes françaises, Paris, et même Lyon. Vous entendrez parler de latéralité, de génome, de chromosomes, d’évolution, de violence…

Il pourrait effrayer les moins scientifiques d’entre vous, mais rassurez-vous Thilliez a réussi à le rendre accessible à tous. Vous l’aurez compris, vous allez partir à la conquête de l’ADN humain et ce dès les premières pages.

L’histoire ne s’arrête pas à cette enquête. Avec Franck Sharko et Lucie Hennebelle, il était peu probable que l’entièreté du roman tourne autour de la recherche de l’assassin. Vous tremblerez donc en prenant connaissance des ennuis auxquels l’ex-commissaire Sharko va faire face. Manien, de la brigade criminelle de Paris, qui devient très vite son ancien supérieur, va s’obstiner à l’accuser d’avoir consciemment détruit une scène de crime. Pire encore, il va se persuader qu’il l’a fait dans le but de cacher sa culpabilité… Je dois vous avouer que je ne me souviens plus si l’auteur nous dit clairement que Sharko est innocent, mais au fond de mon âme de lectrice, l’ex-commissaire a de grandes chances d’être coupable. Oui, vous avez bien lu, je pense que Sharko a tué un homme. Je suis d’accord avec cette andouille de Manien, sa théorie tient debout, les réactions de Franck le confirme à mes yeux.

Attendez, ce n’est pas tout, l’histoire se penche également sur l’état de Lucie, qui tente de faire son deuil après la découverte du cadavre calciné de Clara. Nous la verrons quelques fois en compagnie de sa mère, de Juliette et de son chien Klark. Cette histoire parallèle est vraiment touchante, bouleversante, surtout par son surprenant dénouement. J’ai été complètement aveugle durant toute ma lecture, je dois bien l’avouer. Je ne sais pas si je suis passée à côté des signes ou si l’auteur n’en a donné aucun, mais dans les derniers chapitres, j’ai été littéralement scotchée, par les trois parties d’ailleurs… Celle de Sharko, celle de Lucie et celle de l’enquête.

J’ai envie de vous partager quelques extraits marquants de cette lecture.

[…] Ce sont deux phalènes du bouleau. Observez-les attentivement. Que constatez-vous ?
Mains dans le dos, Sharko s’approcha de la vitre, intrigué.
– Deux mites complètement identiques, dont l’une a les ailes plutôt blanches, et l’autre, les ailes plutôt noires.
– Eh bien voyez-vous, au XIXᵉ siècle, en Angleterre, la forme pâle était ultra-dominante. Durant le jour, les phalènes pâles se camouflaient sur les troncs des bouleaux, ce qui assurait leur survie. Voilà pourquoi elles étaient plus nombreuses : les prédateurs ne les voyaient pas. […] Mais de nos jours, on a remarqué que la forme pâle devenait de plus en plus rare, et que la forme noire se développait. […] Avec l’avènement de l’ère industrielle, l’Angleterre a vécu un grave problème de pollution atmosphérique. Cette pollution modifiait la couleur des bouleaux de gris pâle à gris foncé. Ainsi, il devenait de plus en plus difficile pour la forme pâle du papillon de survivre puisque son camouflage n’était plus efficace, contrairement à la forme sombre. Vous avez là un exemple type de sélection naturelle influencée par la culture humaine.

Est-ce horrible ou magnifique ? L’Homme et ses habitudes de consommation, peut avoir une influence le monde. Je dirais qu’actuellement, à grande échelle, c’est tragique, puisque nous abusons des ressources que la Terre peut nous fournir. Mais d’un autre côté le monde évolue avec nous. La faune et la flore s’adaptent. Je préfère voir ces changements comme un espoir. L’espoir que nous ne sommes pas en train de détruire le monde, mais d’en créer un différent.

Pourquoi le système immunitaire, qui attaque tous les corps étrangers et rejette même les greffes, laisse-t-il un organisme, dont la moitié du patrimoine génétique est intrus (car paternel), se développer dans le ventre maternel ? Quels secrets de l’Évolution permettent la naissance in vivo, à l’intérieur même de l’être humain ?
Certes, le point de départ est la corrélation, voire la causalité entre violence et latéralité, toutes deux étudiées par Éva Louts, mais au fil des pages l’histoire va vous amenez à regarder un horizon plus large. Pour finalement se rétrécir à nouveau. Une enquête « en losange », comme toutes les enquêtes je suppose. Voilà donc le pourquoi de cet extrait, qui sont les interrogations d’un des suspects, ce qui l’a poussé à choisir la carrière qu’il a eue.

Tout à fait. Gène de forte production laitière pour les vaches, et gène de la tolérance pour les hommes. Si je me souviens bien, c’est ce qu’on appelle une coévolution, ou encore une course à l’armement entre la vache et l’homme : la sélection naturelle a fait que l’homme, à l’origine chasseur-cueilleur et se nourrissant exclusivement de viande et de fruits, puisse boire le lait des vaches qu’il domestiquait. De ce fait, elle a aussi rendu les vaches meilleures productrices de lait. Et plus elles produisaient, plus les hommes buvaient… […] Ces individus non-tolérants ont dû avoir des ancêtres qui vivaient éloignés du centre de domestication des races bovines laitières. Plus les vaches étaient éloignées, moins les individus supportaient le lait et développaient le gène. A l’époque de mes études, les chiffres indiquaient environ 5% d’intolérants au lactose en Europe, et un truc du genre 99% en Chine, par exemple. Car 70% de la population mondiale est intolérante. Fais boire du lait à un Asiatique, et il vomit sur-le-champ. Par contre, n’importe quel Français pur souche depuis des générations pourra consommer du lait à volonté. […]
Un dialogue entre Sharko et Paul Chenaix, sont ami légiste. C’est un passage très intéressant, parce que c’est l’une des clés du mystère. Outre ce fait, c’est une théorie qui me plaît bien, qui me semble plutôt logique. Je ne vous cache cependant pas que je préfère le terme « coévolution » au second.

Pour conclure, je dois vous avouer que le seul défaut que j’ai trouvé à ce roman c’est qu’il est difficile à poser. Peut-être également, et là, c’est purement personnel… Petit caprice : j’aurais aimé un peu plus d’Amazonie. Cela dit c’était une lecture fascinante. Du pur génie !

Anecdote :Badge PAC 2020 Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge 2020, menu automne frissonnant, catégorie « Je suis Médée, vieux crocodile ! » (Trahison, thriller, policier, horreur, épouvante).

Bonne lecture, Signé C.

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Train d’enfer pour ange rouge – Franck Thilliez

Résumé : Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l’objet d’une mise en scène défiant l’imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l’emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin…

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Note personnelle : ★ ★ ★ ☆ ☆

Avis : Il n’est pas rare de lire que « Train d’enfer pour ange rouge » est le premier roman de Thilliez (lui-même en parle comme étant le premier de son aventure littéraire), cependant c’est inexact. Le premier est paru en 2002, il s’agit de « Conscience animal » des éditions CY. Passons cette anecdote et plongeons-nous dans ce « premier » roman mettant en scène le Commissaire Sharko.

Nous retrouvons dans ce roman ce qu’il y a de plus classique dans un thriller. Un commissaire torturé par la disparition de sa femme, acharné du travail, drogué à la caféine, par conséquent insomniaque, qui a des difficultés à suivre les procédures, malgré tout un personnage profondément humain. Somme toute, un personnage que nous croisons souvent dans ce type de lecture. Je suppose que ce sont des choix faits pour donner de la profondeur au protagoniste. La personnalité et l’histoire de Sharko posent, à mes yeux, les bases d’un thriller des années 2010.

Ce que je retiens du roman ce sont les cadavres mutilés, l’horreur poussée à son extrême, les découvertes faites en refusant de suivre les règles, la mise en danger consciente et quasiment systématique du personnage principal. Peut-être trop habituée à ce genre, je n’ai pas été impressionnée ni dérangée par cette envie de nous en mettre plein les yeux. Au contraire, je me disais que Thilliez voulait nous prouver qu’il était capable d’écrire des choses terrifiantes, à la limite de l’obscène, dans un style parfois dense. Je pense comprendre désormais pourquoi il y a dans ce livre d’un tel déferlement de violence et des phrases lourdes : ce sont les débuts de notre auteur. Nous pouvons ressentir la volonté de bien faire, l’envie également de prouver ses capacités, de faire découvrir sa plume, qui à ne pas en douter avait vocation à être ensanglantée. Je me permets d’avoir un œil critique sur la construction des phrases, car je souffre également du « syndrome du débutant ».

Petite anecdote : Je suis une spécialiste quand il s’agit de ne pas lire les tomes dans l’ordre, j’ai été par conséquent surprise d’apprendre que la femme de Sharko avait disparu, alors que je la croyais décédée dans un accident de voiture. Cette incohérence, inhérente à mon fameux running gag, m’a permis de me rendre compte que je n’avais lu dans le bon ordre. Une fois de plus.

Pour conclure, vous l’avez compris, je me suis noyée dans l’hémoglobine en essayant de suivre l’intrigue. Je suis passée à côté de l’histoire. Le pauvre auteur arrive comme un dessert dans mon repas de thriller. Ce qui devait être une claque littéraire il y a seize ans, est simplement « un thriller de plus » aujourd’hui. Je le place aux côtés de Chattam et Grangé, qui sont comme Thilliez, d’excellents auteurs, avec parfois des romans qui n’arrivent pas à me subjuguer. Je reste d’avis qu’il s’agit d’un bon roman, qui a sa place dans ma bibliothèque. Et pourquoi pas, dans la vôtre.

Je vous laisse sur une vidéo de Franck Thilliez qui nous parle de son oeuvre. 😉

Anecdote : Roman lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, menu automne frissonnant, catégorie « Les supplices de la Belladone (un livre à la couverture noire) ». 🎃Badge PAC 2020

Bonne lecture ! Signé C.

Baby Challenge Thriller 2019 – Livraddict

Deuxième année de participation au Baby-Challenge Thriller de Livraddict ! 😍💪📚

💻 Topic à découvrir ici et règles juste . 💻

Je vise bien évidement le 20/20 et donc la médaille d’or. Comme l’année dernière (en m’organisant mieux parce que sérieux c’était très compliqué la fin d’année où j’ai été obligée de rattraper la lecture en quatrième vitesse). J’ai vu que cette année j’avais un peu d’avance, car des titres ont été repris de l’année précédente (c’est un peu triste ainsi soit dit en passant).

Je vous laisse découvrir mon avancement dans ce challenge :

📚 Je commence avec avec 4/20
📚 Mise à jour : 5/20 😃

Pour les sagas il suffit de lire l’un des ouvrages. Aussi, je ne reporterais pas les points validés durant l’année 2018 s’il me reste des ouvrages de la saga à lire (ce qui me parait être le choix le plus honnête et d’ailleurs je crois bien qu’il en est ainsi dans les règles du challenge). 😉

1.      Entre deux mondes de Olivier Norek
2.      Toutes blessent la dernière tue de Karine Giébel
3.      With you de Amélie C. Astier et Mary Matthews
4.      Saga – Victor Coste de Olivier Norek
5.      Saga – Will Edwards de Claire Favan
6.      Purgatoire des innocents de Karine Giébel
7.      Résilience de Julia M. Tean
8.      Saga – Bourbon kid de Anonyme
9.      Saga – Franck Sharko & Lucie Hennebelle de Franck Thilliez (lecture en cours)
10.     Saga – Eva Svärta de Sire Cédric
11.     Saga – Dante Torre de Sandrone Dazieri
12.     Saga – Ludivine Vancker  de Maxime Chattam
13.     Du feu de l’enfer de Sire Cédric
14.     Avec tes yeux de Sire Cédric
15.     Saga – Marcus Goldman de Joël Dicker
16.     Saga – La Trilogie du mal de Maxime Chattam
17.     Juste une ombre de Karine Giébel
18.     Shutter Island de Dennis Lehane
19.     Dompteur d’anges de Claire Favan
20.     Hématome de Maud Mayeras

JOKERS
1.     Saga – L’élite de Joelle Charbonneau
2.     Saga – Mila Vasquez de Donato Carrisi
3.     Comme ton ombre de Elizabeth Haynes
4.     Le manuscrit inachevé de Franck Thilliez
5.     Petits secrets, grands mensonges / Big little lies de Liane Moriarty

Participez-vous à ce challenge ? Comptez-vous y participer en 2020 ? Et surtout, avez-vous déjà lu ces romans, sans forcément participer à un challenge ? 📚😍

Signé C.

Le Syndrome [E] – Franck Thilliez [saga]

Résumé : Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle… Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille. Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés… Il n’en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé. Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko. Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d’une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire. Ceux qui ne connaissent pas le syndrome [E], ne savent pas de quoi ils sont capables…

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Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★

Avis : Un livre où se retrouvent Lucie Hennebelle et Franck Sharko, deux personnages de Franck Thilliez, un auteur français bourré de talent.

Ce dont je me souviens le plus, ou plutôt ce à quoi j’ai assimilé ce roman, c’est le mot « lapin ». Allez savoir pourquoi il m’a traumatisé comme ça… C’est une histoire « classique ». On trouve un cadavre, on a une enquête bien ficelée avec son lot d’horreurs, puis une conclusion qui mène à une expérience scientifique (non ça spoile pas, parce que c’est comme je l’ai dit avant, c’est assez classique ce style).

Ce qui est intéressant dans ces romans, c’est surtout l’enquête, comment ils vont la mener, mais surtout la raison de l’expérience et son déroulement. En somme, je souhaite insister sur le fait que « classique » c’est bien, ça veut dire que ça fonctionne. Je passe sur les personnages, qui sont déjà connus pour ceux qui aiment Thilliez, ils ont tous les deux leurs propres séries de roman, où ils enquêtent seul. Je dis ça mais en fait, je n’ai pas lu les enquêtes de Lucie Hennebelle.

J’ai même finalement lu très peu de roman de l’auteur. Je me fais honte, je pensais le contraire. Passons, autant « deuil de miel » m’avait peu convaincu, autant celui-ci a été un vrai plaisir à lire. J’avoue que mon avis n’est pas extrêmement constructif, pour le coup, tout ce que je peux dire du livre c’est qu’il n’est pas très surprenant mais très intéressant. 😉

Anecdote : Roman lu dans le cadre du #BabyChallengeThriller de Livraddict 2018 mais pas que, j’adore les romans de Franck Thilliez.  Photo venant du compte Instagram @instants_de_lecture image ici.

Bonne lecture ! Signé C.