Résumé : Provocateur, cynique et misogyne, Marc est affecté à la brigade des mœurs après un grave accident. Quand, dans le cadre d’une enquête, il croise la douce Barbara, le policier est troublé par son regard presque candide, touché par cette fragilité que partagent ceux qui reviennent de loin. Ému. Au point de croire de nouveau en l’avenir. Mais il est aussi persuadé qu’elle est la pièce manquante pour démasquer le psychopathe qu’il traque. Et s’il se trompait ? Le pire des monstres est parfois celui qui s’ignore.
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★
Avis : Ce roman peut, voire devrait être lu deux fois, car après le dénouement vous verrez l’histoire sous un nouvel angle, qui est encore plus intéressant que le premier. 💡
Deux personnages principaux, malmenés par la vie, totalement brisés : Marc, capitaine de police, de retour à son poste après un grave accident de voiture durant lequel il a perdu sa femme (et accessoirement a été blessé, gardant des séquelles physiques qui le ramène sans arrêt à cette tragédie). Barbara, jeune femme effacée, timide, voire naïve, sous l’emprise de sa mère aveugle et aigrie, vient de décrocher son diplôme d’esthéticienne et commence sa nouvelle vie de travailleuse. Ce sont deux personnages ravagés, détruits, qui vont s’accrocher doucement l’un à l’autre pour se sauver mutuellement de la noyade. Se déroule alors sous les yeux des lecteurs ébahis, une danse nuptiale malsaine, avec en arrière plan ce tueur en série qui rôde dans les rues, traqué par notre cher capitaine. J’ai trouvé que cette histoire d’amour prenait autant de place que l’enquête dans ce thriller, aucune des deux parties ne prend le dessus, c’est un mélange homogène que j’ai apprécié. Ils sont au fil des pages, tous les deux emportés dans un tourbillon d’horreur, tout comme le lecteur. Ingrid Desjours laisse des indices, tout en s’amusant à détruire les théories une à une, laissant le lecteur dans la confusion la plus totale, jusqu’à la dernière page.
Revenons rapidement à Barbara, ce que je n’ai pas dit, c’est que cette demoiselle se passionne pour les poupées en porcelaine (vous savez que les poupées sont des objets « classiques de l’horreur » n’est-ce pas Annabelle ?). Elle a une collection qui en compte une cinquantaine ! Barbara, qui sera renommée Barbie par ses collègues qui passent leur temps à l’humilier et la rabaisser, en prend par ailleurs le plus grand soin. Au point de finir par avoir des discussions avec ses poupées, notamment avec Sweet Doriane, la dernière arrivée qui devient finalement elle-même un personnage principal de l’histoire (pour moi en tout cas). Voyez là toute la complexité des personnages et de l’histoire, sur laquelle je ne peux pas plus me pencher au risque de vous spoiler.
Définir l’ambiance de ce roman ? Assurément glauque, sordide, malsain. Vous le conseiller ? Absolument ! Et je vous le conseille deux fois d’ailleurs. 😉💖
Anecdote : La photo vient du compte Instagram @fracasdesmots – Vous pouvez la retrouver juste ici : clic !
Bonne lecture ! Signé C.