Le manoir des sortilèges – Serge Brussolo

Résumé : Gilles, un jeune écuyer, voit mourir son maître au cours d’un tournoi. Devenu la propriété du vainqueur, le voilà dès lors contraint de servir un étrange chevalier à l’armure couverte de rouille, et dont personne n’a jamais vu le visage. Ce baron maudit serait-il lié aux enlèvements d’enfants qui terrorisent la contrée ? Peu après, ce maître mystérieux accepte une mission : retrouver, au cour d’un manoir perdu dans les forêts du Ponant, un grimoire de sorcellerie dont la possession confère des pouvoirs maléfiques. Commence alors pour l’écuyer un dangereux voyage, qui va lier son sort à celui d’un monstre et l’entraîner aux confins de la peur.

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Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆

Avis : Si en quelques pages votre héros se retrouve à se vider de son sang un soir de grand froid dans un fossé boueux, vous êtes en train de lire un Brussolo. Plus sérieusement, nous retrouvons incontestablement dans ce roman la signature de cet auteur. L’histoire, par bien des détails, m’a fait penser à « La princesse noire ». D’abord, il y a ce château de pierres en bord de mer, régit par une femme. Je dis femme, mais je devrais dire « sorcière » puisque c’est ainsi qu’elle(s) est (sont) vue(s) par les villageois. Ensuite, nous avons dans les deux romans, l’usage de la poudre noire (également appelée poudre à canon) et les vêtements piégés. Il y a sûrement d’autres similitudes qui m’ont échappées.

Pour parler de l’histoire, Gilles est un écuyer dont le maître meurt au cours d’un tournois et il appartient désormais au vainqueur. Et quel drôle de vainqueur… Un homme enfermé dans une armure couverte de rouille. Nous apprenons qu’il se croit sous l’influence d’une malédiction qui le pousse à régulièrement salir son nom et perdre son honneur de paladin, en mettant à feu et à sang des villages et en dévorant des enfants. Le meilleur patron de l’année, n’est-ce pas ? Mieux vaut réfléchir avant de lui demander une promotion. Bref. Les deux hommes accompagnés d’une esclave égyptienne qualifiée de sorcière partent à la conquête d’un château abandonné, encore gardé par les moutons de la dernière occupante.

Avouez, il y a plus efficace et effrayant qu’un mouton pour garder un château ! Quoi qu’un mouton géant à trois têtes pourrait éventuellement me faire fuir (n’étant pas courageuse, il est préférable de ne pas se référer à mon degré de frayeur). Ceux-là n’avaient qu’une tête et pourtant, ils ont mené la vie dure aux héros.

Au niveau de l’intrigue… J’y ai cru cette fois ! Mais à quoi donc ? Au surnaturel, pardi ! Brussolo se plaît à laisser croire aux lecteurs que son héros fait face à un danger dont l’origine n’est pas scientifiquement explicable avant de lui dévoiler la supercherie. Une vieille habitude. Je me doutais que l’explication allait arriver et pourtant je me laissais quand même prendre au jeu. Que voulez-vous, c’est l’un de mes petits plaisirs supplémentaires quand je lis cet auteur.

Malgré les similitudes avec « La Princesse Noire », j’ai passé un excellent moment lecture, comme toujours avec Brussolo. Je vous invite à le découvrir si ce n’est pas déjà fait !

Anecdote : Livre d’occasion, trouvé chez Boulinier Bonne Nouvelle. 🥰

Bonne lecture, Signé C.

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FOCUS : Tome 12 – L’épouvanteur – Joseph Delaney

Résumé : Depuis plusieurs années, Alice combat aux côtés de l’Épouvanteur, John Gregory et de son apprenti, Thomas Ward. Afin de détruire le Malin, ce dernier doit accomplir un dangereux rituel lors de la prochaine fête d’Halloween. Pour cela, il a besoin de trois objets sacrés : trois armes. Il en a déjà deux. La dernière, une lame surnommée « Douloureuse », est cachée dans le repaire du Malin. C’est à Alice qu’il revient de la récupérer. La voici contrainte de retourner dans le monde de l’Obscur où ses ennemis l’attendent à chaque recoin. La jeune sorcière va découvrir qu’elle n’a jamais été aussi puissante… ni aussi proche de la mort.

Note personnelle : ★ ★ ☆ ☆ ☆

Avis : Un tome qui nous avance peu dans l’histoire puisqu’il est consacré au personnage d’Alice. Certes sa quête est importante… Mais ce n’est pas si palpitant que ce que je l’espérais. Quelques flash-backs nous permettent d’entrevoir le passé de la jeune sorcière, qui lutte pour ne pas sombrer dans l’Obscur, avec succès jusqu’ici.

Je ne suis pas très fan d’Alice. Je la trouve trop… sorcière peut-être. Elle a à plusieurs reprises poussé Tom sur le mauvais chemin. Ses intentions étaient bonnes en général, elle voulait le protéger. Sachez que pour moi « seul le résultat compte » ça ne passe pas, les méthodes aussi ont leur importance.

Nous croisons plusieurs personnages décédés, autant de clins d’œil aux tomes précédents. Alice va également trouver une alliée de taille, une ancienne disciple de Grimalkin, Thorne. Malgré ses défauts, ses trahisons, elle reste un personnage sympathique. Cela dit, pour moi, aucun personnage n’arrivera à la cheville de Grimalkin, qui est également la petite préférée de l’auteur…

Ce tome a au moins le mérite d’avoir dissipé mes doutes concernant la jeune sorcière. Je pensais qu’elle allait finir par trahir les épouvanteurs, je crois pouvoir dire maintenant qu’elle ne le fera pas. Je n’ai pas grand chose à dire d’autre malheureusement. C’est l’une de mes rares déceptions dans cette saga…

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« Je serai brave.
Je ferai ce qui doit être fait.
Je suis Alice. »

 

 Ci-dessus, une photo extraite de mon feed Instagram, et le texte de fin du tome.

Anecdote :Badge PAC 2020 Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge 2020, menu automne douceur de vivre, catégorie « Fafnir ton assiette sinon pas de piécette ! » (Créatures légendaires et fantastiques, petit peuple, féérie, conte…). Cela dit, ce roman aurait pu être mis dans la catégorie « A window to the past », mais je pense que dans le monde de l’Obscur Alice va rencontre des créatures légendaires, bien qu’inamicales. P.S. : Bravo aux plus observateurs d’entre vous. J’avoue, j’ai modifié le décor de l’image de présentation. 🦇

Bonne lecture, Signé C.

Aberrations – Joseph Delaney [saga]

Résumé : Le Shole, un monstrueux brouillard, continue son expansion vers le nord. Ceux qui s’y trouvent piégés meurent ou sont transformés en créature immondes : les aberrations. Dans le duché de Lancaster, Crafty, 13 ans, est l’un des rares survivants qui peut traverser ces étendues maudites. Recruté pour servir au château, il devient l’apprenti d’une mystérieuse guilde qui l’envoie effectuer des missions dans les zones dangereuses. Bientôt, le garçon devine que les aberrations ne représentent peut-être pas le plus grand danger.

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Note personnelle globale : ★ ★ ★ ★

Avis : Quoi qu’on en pense, il est clair qu’il y a des similitudes entre la série « l’épouvanteur » et celle-ci. En effet, dans la série « Aberrations » le personnage principal n’est autre que Crafty, 13 ans, fils d’un Fey, qui est testé pour devenir « mouche de porte » dans un monde où le Shole (le brouillard) ne cesse de se répandre. Dans la série « l’épouvanteur », le personnage principal est Thomas Ward, 12 ans, septième fils d’un septième fils, en apprentissage pour repousser le mal qui ne cesse de se répandre. On sent également que c’est la même personne qui écrit,  le style est inimitable, son texte est très fluide et permet de se projeter dans l’histoire. Il y a toujours cette atmosphère angoissante, froide, sombre, qui vous file la chair de poule. Aussi, on retrouve quelques clins d’œil à l’épouvanteur dans ce roman, notamment dans le nom d’une taverne « La Sorcière de Pendle ».  😍

Un petit mot sur la couverture, les écritures et le dessins sont en reliefs et brillants, elle est magnifique. Je suis ravie de l’avoir dans ma bibliothèque, je suis sûre que ce sera superbe avec tous les tomes si Bayard veut bien les éditer rapidement (pleeeeease). Au-delà de la couverture, l’histoire elle-même me plait beaucoup. En résumé un vilain brouillard qui tue ou transforme tout le monde se répand sur la Terre et quelques personnes privilégiées y sont hermétiques, ceux qui sont nés « Fey », ils deviennent donc soit des « courriers » (personnes se déplaçant pour transmettre des informations dans les endroits épargnés) ou des « mouches de porte » (personne pouvant localiser quelque chose dans le Shole grosso modo). Le jeune Crafty, devient donc « mouche de porte ». Ce premier tome est un bon mélange entre la découverte du Shole et du monde pour le lecteur, et des actions qui font avancer l’histoire. C’est donc une réussite. Placer le décor tout en nous racontant une histoire parallèlement, ou même l’inverse peu importe. Dans tout les cas on ne s’ennuie pas. J’étais agréablement surprise par ce roman, d’autant plus que j’avais lu un seul et mauvais avis sur la série. Personnellement je le recommande et vivement que le deuxième tome sorte ! 💖

Anecdote : Je l’avais pré-commandé en pensant le lire le jour de sa sortie en bonne blogueuse littéraire, mais il se trouve que je n’arrive pas à stopper une lecture en cours pour en commencer une autre, d’où mon retard. 🤭

Bonne lecture ! Signé C.

L’épouvanteur – Joseph Delaney [saga]

Résumé : L’Épouvanteur a eu de nombreux apprentis, me dit maman. Mais peu ont achevé leur formation. Et ceux qui y sont parvenus sont loin d’être à la hauteur. Ils sont fragiles, veules ou lâches. Ils se font payer fort cher de bien maigres services. Il ne reste que toi, mon fils. Tu es notre dernière chance, notre dernier espoir. Il faut que quelqu’un le fasse. Il faut que quelqu’un se dresse contre les forces obscures. Tu es le seul qui en soit capable.  » Thomas Ward, le septième fils d’un septième fils, devient l’apprenti de l’Épouvanteur du comté. Son maître est très exigeant. Thomas doit apprendre à tenir les spectres à distance, à entraver les gobelins, à empêcher les sorcières de nuire…

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Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★

Avis : Une saga classée dans la catégorie « jeunesse », à partir de 12 ans. Je suis étonnée de l’apprendre ! Peut-être suis-je trop protectrice, mais malgré l’âge du héros (Thomas Ward, 12 ans) l’ambiance est extrêmement sombre et je ne pense pas être d’accord pour laisser des enfants lire ces romans. Bien entendu ma génération lisait « Chair de Poule » sans frissonner outre mesure, alors qu’après ma relecture des premiers tomes je me suis dit que c’était violent pour des enfants. Je suppose que ma vision d’adulte altère ma perception du monde… Je suppose et espère que les enfants n’imaginent pas les scènes avec autant de violence que moi, ou peut-être usent-ils de leur adorable naïveté pour édulcoré les histoires, ou encore, peut-être n’ont-ils pas le même rapport au danger et à la mort que « nous les vieux ». Passons aux choses sérieuses.

L’épouvanteur est donc une série de romans fantasy (dark fantasy même), mettant en scène Thomas Ward, septième fils d’un septième fils, qui va suivre l’apprentissage du dur métier d’épouvanteur aux côtés de John Gregory. En toute honnêteté ça commence très très fort ! Le pauvre Thomas est enfermé toute une nuit dans une cave afin de tester son courage (il en a bien plus que moi en tout cas…). Comme je le disais plus haut l’ambiance de ces romans est sombre, on y croise de très méchantes et effrayantes sorcières (des sorcières pernicieuses, des bénévolentes, des sorcières d’eau, des sorcières celtes…), des gobelins, des démon, des spectres, des fantômes et même le Malin en personne ! Pour combattre les forces du Mal, les épouvanteurs sont équipés (si vous me dites d’une épée comme dans le film je vous retrouve et je vous tape sur la tête à coup de chipolatas) des bâtons en bois de sorbier, des chaînes d’argent, d’eau courante (je ne sais pas si on peut vraiment dire qu’ils en sont équipés), et bien entendu de sel et de limaille de fer, autant dire que c’est bien peu face à la magie du sang, la magie des ossements, j’en passe et des meilleures… Une vraie lecture d’Halloween !

Maintenant que vous pouvez imaginer l’ambiance, laisseriez-vous ces livres à un enfant ? C’est terriblement glauque (j’adore, j’adore, j’adore, autant que les licornes, sweet but psycho), on y croise de vraies saletés maléfiques et on est même (sans vouloir vous spoiler) confronté à la mort (je dirais ni qui, ni quand), puis cette ambiance… Oh mon dieu cette ambiance !

J’ai énormément de choses à dire, cependant, je risque de spoiler. Je préfère m’arrêter à quelques anecdotes, comme par exemple mon personnage préféré : Grimalkin, la tueuse du clan Malkin ! Cette sorcière est en premier lieu présentée comme une antagoniste de l’épouvanteur, elle devient par la suite une alliée. Elle maîtrise l’art du combat avec ses multiples lames (et ses ciseaux qui sont d’ailleurs sa signature) et la magie des ossements. Grimalkin est décrite comme « une beauté sauvage » par Thomas Ward, sachez qu’elle a les cheveux noirs (dans mon esprit elle a et aura toujours les cheveux bordeaux), les dents taillées en pointes et les lèvres peintes en noir, elle est mince et athlétique. Que demander de plus ? C’est genre LE personnage le plus badass de la série. Petite anecdote supplémentaire, en allant sur le Wiki de la saga, j’ai lu qu’elle était le personnage préféré de l’auteur Joseph Delaney et de la traductrice française Marie-Hélène Delval, par ailleurs c’est aussi le premier personnage autre que Tom à être le narrateur d’un tome de la saga (viendra par la suite le tour d’Alice Deane). Alice justement, un personnage dont je me méfiais comme la peste, pour qui je n’avais aucun attachement, honnêtement je la détestais, mais ça a changé après la lecture du tome 12 où on la découvre vraiment (elle est la narratrice de ce tome). Dernier personnage que j’aime profondément, John Gregory, l’épouvanteur qui va former notre petit Thomas. C’est un personnage que je trouve paradoxal. Il est strict dans son métier, ce qui à première vue peut le rendre antipathique, mais très vite on s’aperçoit que Monsieur Gregory est en fait très protecteur avec ses élèves (enfin, avec Thomas), par ailleurs, pour un épouvanteur, il fait preuve de beaucoup de compassion en refusant de tuer les sorcières. Bref, j’ai du respect pour celui qui va devenir, par la force des choses et du temps, ce papa de substitution pour le lecteur et pour Thomas.

Un mot rapidement sur le film « Le septième fils » : non. Si vous voulez le voir, regardez-le avant de lire la saga. Vous ne serez pas spoilé, car la seule chose similaire aux romans c’est les noms des personnages. Je compte faire un article sur ce film pour expliquer pourquoi je le déteste autant.

PUMPKIN AUTUMN CHALLENGEAnecdote : J’ai trouvé le premier tome de la saga dans la bibliothèque de ma tante. Le premier tome est sorti il y a presque 15 ans… En 2005 ! Tome 11 lu pour le Pumpkin Autumn Challenge 2018, menu « Automne douceur de vivre », catégorie « Pomme au four, tasse de thé et bougie (feel good, enfantin, romance, histoire de famille) ». 🍂

Bonne lecture ! Signé C.