Résumé : Gilles, un jeune écuyer, voit mourir son maître au cours d’un tournoi. Devenu la propriété du vainqueur, le voilà dès lors contraint de servir un étrange chevalier à l’armure couverte de rouille, et dont personne n’a jamais vu le visage. Ce baron maudit serait-il lié aux enlèvements d’enfants qui terrorisent la contrée ? Peu après, ce maître mystérieux accepte une mission : retrouver, au cour d’un manoir perdu dans les forêts du Ponant, un grimoire de sorcellerie dont la possession confère des pouvoirs maléfiques. Commence alors pour l’écuyer un dangereux voyage, qui va lier son sort à celui d’un monstre et l’entraîner aux confins de la peur.
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆
Avis : Si en quelques pages votre héros se retrouve à se vider de son sang un soir de grand froid dans un fossé boueux, vous êtes en train de lire un Brussolo. Plus sérieusement, nous retrouvons incontestablement dans ce roman la signature de cet auteur. L’histoire, par bien des détails, m’a fait penser à « La princesse noire ». D’abord, il y a ce château de pierres en bord de mer, régit par une femme. Je dis femme, mais je devrais dire « sorcière » puisque c’est ainsi qu’elle(s) est (sont) vue(s) par les villageois. Ensuite, nous avons dans les deux romans, l’usage de la poudre noire (également appelée poudre à canon) et les vêtements piégés. Il y a sûrement d’autres similitudes qui m’ont échappées.
Pour parler de l’histoire, Gilles est un écuyer dont le maître meurt au cours d’un tournois et il appartient désormais au vainqueur. Et quel drôle de vainqueur… Un homme enfermé dans une armure couverte de rouille. Nous apprenons qu’il se croit sous l’influence d’une malédiction qui le pousse à régulièrement salir son nom et perdre son honneur de paladin, en mettant à feu et à sang des villages et en dévorant des enfants. Le meilleur patron de l’année, n’est-ce pas ? Mieux vaut réfléchir avant de lui demander une promotion. Bref. Les deux hommes accompagnés d’une esclave égyptienne qualifiée de sorcière partent à la conquête d’un château abandonné, encore gardé par les moutons de la dernière occupante.
Avouez, il y a plus efficace et effrayant qu’un mouton pour garder un château ! Quoi qu’un mouton géant à trois têtes pourrait éventuellement me faire fuir (n’étant pas courageuse, il est préférable de ne pas se référer à mon degré de frayeur). Ceux-là n’avaient qu’une tête et pourtant, ils ont mené la vie dure aux héros.
Au niveau de l’intrigue… J’y ai cru cette fois ! Mais à quoi donc ? Au surnaturel, pardi ! Brussolo se plaît à laisser croire aux lecteurs que son héros fait face à un danger dont l’origine n’est pas scientifiquement explicable avant de lui dévoiler la supercherie. Une vieille habitude. Je me doutais que l’explication allait arriver et pourtant je me laissais quand même prendre au jeu. Que voulez-vous, c’est l’un de mes petits plaisirs supplémentaires quand je lis cet auteur.
Malgré les similitudes avec « La Princesse Noire », j’ai passé un excellent moment lecture, comme toujours avec Brussolo. Je vous invite à le découvrir si ce n’est pas déjà fait !
Anecdote : Livre d’occasion, trouvé chez Boulinier Bonne Nouvelle. 🥰
Bonne lecture, Signé C.